La technique de la mosaïque a été utilisée dès l’Antiquité par les plus grandes civilisations. La méthode d’élaboration est restée inchangée au fil des siècles, et cet art, bien que très ancien a perduré de nos jours.
Mosaïques mésopotamiennes
L’art de la mosaïque était déjà connu de la civilisation mésopotamienne. Les matériaux utilisés sont des coquillages et des pierres calcaires sur fond de lapis-lazuli et ils sont fixés avec du bitume.
Mosaïques grecques et romaines
Les civilisations gecques et romaines ont développé et rendu florissant l’art de la mosaïque, lui faisant atteindre un niveau de qualité encore inégalé aujourd’hui. Vers le milieu du IV siècle ac J-C une nouvelle technique décorative est apparue en Grèce, et plus particulièrement en Macédoine (Olynthe, Pella): celle de la mosaïque de pavement. Les matériaux employés étaient de petits galets de taille uniforme. Le motif, élaboré à l’aide de galets blancs, était mis en valeur par un fond plus sombre, gris ou bleuté, noir ou brun rougeâtre. Les mosaïstes avaient le plus souvent recours à ce contraste entre motif de couleur clair et fond de couleur soutenue.
L’emploi sophistiqué des galets dans les mosaïques de Pella déboucha au III ème siècle av J-C sur l’apparition de mosaïques formées de tesselles, qui n’étaient plus des galets mais des pierres naturelles coupées en petits cubes. Dans la Rome Antique, ce travail était réalisé par des ouvriers spécialisés, les tessellarii.
Dans la plupart des pavements de mosaïque grecs et romains de la première époque, le motif était constitué d’un motif central ou emblème d’une taille assez réduite, qui se détachait sur un fond. L’emblème était en général exécuté en atelier, sur un support en marbre, était ensuite transporté sur le lieu de destination de la mosaïque, alors que le fond moins complexe était réalisé sur place.
Les ornementations géométriques des pavements, réalisées à l’origine en blanc et noir, puis progressivement en couleurs, adoptèrent des formes de plus en plus audacieuses, jusqu’à l’apparition de motifs végétaux, puis de figures animales et, finalement de figures humaines.
Les Romains apprirent des Grecs l’art de la mosaïque et ils le développèrent, l’améliorant et le diffusant dans tout l’Empire. Ils employèrent la mosaïque pour exécuter des pavements et décorer ainsi théâtres, temples, thermes et espaces publics. Ils utilisaient des marbres originaires d’Italie, mais aussi des marbres qu’ils importaient des contrées lointaines, notamment l’Afrique.
L’art de la mosaïque s’est rapidement répandu dans l’ensemble de l’Empire. Au nord de l’Afrique, notamment en Tunisie, au cours des IIème et IIIème siècles ap J-C, de nombreuses mosaïques de pavement furent réalisées, avec des motifs, figuratifs plus libres et une gamme chromatique plus étendue, suivant la tradition locale. Ces mosaïques représentaient essentiellement des scènes de la mythologie, de la vie quotidienne, de chasse et de pêche.
L’un des principaux intérêts des mosaïques romaines est de nous renseigner sur la vie quotidienne de la population à cette époque. En effet, dans de nombreux vestiges, les motifs des pavements en mosaique ont permis aux archéologues d’identifier les différentes pièces des habitations.
Mosaïques byzantines
L’art chrétien et l’art byzantin nous ont légué de superbes mosaïques murales. Les mosaïques réalisées dans divers sites de l’empire byzantin comptent en effet parmi les plus belles. Les motifs principaux sont figuratifs et représentent des figures chrétiennes ou des figures de rois et d’empereurs.
Les plus anciennes mosaïques se trouvent dans des sites éloignés de Constantinople. Ainsi Ravenne abrite t elle l’un des ensembles les plus importants de l’art byzantin. Ses splendides revêtement en mosaïque produisent une impression particulière. L’emploi de tesselles en pâte de verre et leur disposition favorisent les contrastes et intensifient les reflets de la lumière. Les couleurs utilisées, essentiellement du vert, du bleu et du doré, transforment les murs, qui semblent comme revêtus de tapisserie.
Mosaïques islamiques
L’art de la mosaïque s’est répandu en Orient à partir de la ville de Constantinople. Conformément aux préceptes de la religion islamique, les décorations figuratives ou les représentations de Dieu ou du Prophète, étaient interdites. L’ornementation était donc en général géométrique ou d’inspiration végétale et florale. Les mosaïques renfermaient très souvent des versets ou des phrases extraits du Coran.
Art Nouveau
Ce mouvement artistique qui s’est développé en Europe à la fin du XIXème siècle et dans le premier quart du XXième siècle a donné un nouvel élan à la mosaïque.
Les façades et l’intérieur des édifices ont été revêtus de multiples carreaux de mosaïque, et celle ci a également été employée à la décoration du mobilier urbain et des parcs.
Le célèbre architecte catalan Antoni Gaudi donna une forte impulsion à la mosaïque et contribua à la populariser. Il employa la technique du trencadis, concevant des mosaïques à base de petits fragments de céramique irréguliers etde couleurs très variées, pour recouvrir les façades de certains édifices, les cheminées, les bancs etc…Il employait des débris de vaisselle cassée récupérés, mais aussi divers fragments de verre.
extrait de l’ouvrage « Et si j’apprenais la mosaïque » Editions Place des Victoires